École à la maison : besoin d’ED ?

Hemi_lien
14 min readMar 25, 2021

Pendant la période de confinement, les élèves scolarisés de France ont été contraints de suivre leur cours à distance, loin des salles de classe. Il appartenait alors à eux-mêmes ainsi qu’à leurs parents de s’assurer de la continuité du suivi éducatif dans un contexte d’autonomie accrue. Même si cela pouvait être contraignant pour les parents (et pour les enfants), du fait du caractère inhabituel de la situation, il ne faut pas oublier qu’il s’agit de la norme pour plusieurs dizaines de milliers de mineurs en France [1]. L’éducation à domicile (ED ou EAD) concerne une extrême minorité de foyers (moins de 1%), mais son recours est en constante progression depuis le milieu des années 2000, d’après la poignée de chiffres disponible. Du fait du peu de personnes dans la population issues d’un tel parcours, il en découle qu’une faible part des bénéficiaires de l’enseignement classique ont une connaissance des tenants et aboutissants de ce choix particulier d’éducation. Les idées reçues sont alors nombreuses : les enfants éduqués à domicile seraient incapables d’établir des relations sociales, en retard scolaire, leurs parents y auraient recours pour les endoctriner et les priver d’influence extérieure, les infantiliser, … Étonnamment, de telles craintes viennent surtout de celles et ceux qui n’y seront jamais confronté plutôt que des parents concernés. Il semble donc utile de mettre en lumière ce parcours, le comprendre, pour s’ouvrir à d’autres formes d’éducation et dépasser les idées reçues, à travers le témoignage d’une concernée.

Petit tour d’horizon légal pour commencer. En France, ce n’est pas l’école qui est obligatoire (contrairement à ce qu’affirment régulièrement le Président de la République et le Ministre de l’Éducation Nationale), c’est l’instruction qui l’est. Il existe trois types d’instruction à domicile : par des cours par correspondance gérés par le CNED (Centre National d’Education à Domicile, qui concerne la majorité des cas), par une instruction gérée par la famille, et enfin par des CPC (Cours Privés par Correspondance). Chloé, passée par l’école à domicile jusqu’en études supérieures, témoigne : « Mes parents avaient choisi les cours Hattemer, un organisme privé basé à Paris. Ils étaient disponibles en ligne ou imprimés, plus chers dans ce cas. C’est ce que j’avais, et c’était autour de 2000€ l’année ». Les parents, ou le cas échéant l’organisme d’enseignement, doivent alors signaler à la mairie de leur commune leur choix de ne pas scolariser leur enfant. Un contrôle académique est ensuite effectué au moins une fois par an par la DASEN (Direction Académique des Services de l’Education Nationale), à domicile ou dans un centre dédié, afin de s’assurer que c’est bien l’enfant qui réalise les travaux. L’inspection s’entretient avec les parents pour contrôler les compétences et connaissances acquises, puis fait effectuer des exercices à l’enfant afin de s’assurer de la conformité avec ce qui a été annoncé. Des contrôles spécifiques à chaque fin de cycle scolaire sont aussi mis en place. Dans le cas d’un enseignement par la famille, le contrôle a aussi pour but de vérifier la progression de l’enfant. En vertu de la loi sur la liberté pédagogique, l’instruction ne doit pas nécessairement suivre les programmes de l’Education Nationale, les méthodes sont laissées à la discrétion des parents. La seule contrainte est de maîtriser les exigences du socle commun à 16 ans et à chaque fin de cycle d’enseignement (fin du CE2 par exemple). Dans le cas d’un non-respect des exigences, un second contrôle est effectué, qui s’accompagne d’une injonction à scolarisation si les résultats sont jugés insuffisants. Des amendes de plusieurs milliers d’euros et des peines d’emprisonnement peuvent être annoncées si les parents s’opposent aux contrôles ou à la mise en demeure de scolarisation. Chaque année, moins de 3% des contrôles donnent lieu à un second. Parmi les raisons motivant ce choix d’éducation, plusieurs reviennent régulièrement : les meilleurs résultats scolaires en éducation à domicile, la possibilité d’avoir de l’avance sur les programmes officiels, former rapidement à l’autonomie, éviter de subir les manques de moyens de l’environnement scolaire ainsi que les problèmes de harcèlement, notamment au collège (d’après le CNED, plus de la moitié des inscrits correspond au niveau collège). Une part des familles motive aussi ses choix par des raisons religieuses. Même si la suspicion de dérive sectaire peut apparaître avec de telles justifications, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) assure que c’est un cas de figure extrêmement rare. Un tel choix d’éducation représente évidemment un coût (prix de l’enseignement avec un organisme privé, manque à gagner pour les parents qui se mettent à temps partiel, …) en plus de ne pas donner accès aux bourses scolaires ni à l’allocation de rentrée scolaire (ARS). C’est pourquoi seuls les foyers avec un certain niveau de vie peuvent se permettre de prendre ce choix, ce qui exclue de fait les populations les plus défavorisées, l’état ne fournissant pas d’aides pour faciliter le recours à ce choix d’éducation. Ce qui aurait pu être d’une grande aide pour les familles avec un accès difficile aux établissements ou qui auraient aimé faire sortir leur enfant du circuit scolaire pour une des raisons évoquées est alors réservé à celles disposant de ressources suffisantes.

S’agissant d’un parcours relativement peu connu du grand public, certaines interrogations subsistent, au point de devenir un cliché, le premier étant le prétendu isolement subi par les enfants et le manque de sociabilisation qui en découlerait. Une crainte venant surtout de personnes n’ayant eu aucun contact de près ou de loin avec ce système, plutôt que des parents dont les enfants en bénéficient. Ceux-ci veillent en effet à la pratique de plusieurs activités extra-scolaires (sport, pratiques culturelles, …), plus faciles à mettre en place grâce à l’absence de devoirs à la maison et permettant de fréquenter d’autres enfants. Chloé témoigne : « Je faisais énormément de sport, presque tous les jours : de l’équitation, de la danse, du judo. Je suis aussi passée par de la natation et du badminton. Ça me permettait de voir beaucoup de gens de mon âge mais pas seulement. C’était assez régulier, donc je n’avais pas cette impression de sortir de ma grotte et de découvrir ‘la vraie vie’, même si c’est la première chose qu’on me demandait à chaque fois. Ça ne manquait jamais. On me demandait aussi fois si je supportais mes parents à force de rester tout le temps avec eux. A part ça, j’allais souvent voir des enfants de ma famille ou d’amis de mes parents, donc j’étais loin de ne connaître personne ». La socialisation peut même se faire plus facilement, puisque l’âge des enfants fréquentés est bien plus hétérogène que dans une salle de classe. Avec l’habitude de fréquenter des adultes, les interactions avec eux deviennent plus faciles, la maturation plus rapide. Selon Chloé « Les gens étaient étonnés du fait que j’avais des facilités à parler avec des adultes de sujets sérieux, alors que les enfants qu’ils connaissaient avaient plutôt tendance à s’en éloigner parce que ça ne les intéressait pas. Autant il y avait des fausses croyances sur nous, autant on reconnaissait volontiers que ça donne plus d’indépendance, un regard critique et des idées plus affirmées et plus de faciliter à aller vers les autres ». L’école à la maison peut aussi avoir des avantages en termes de connaissances et d’organisation : avancer plus vite que les autres enfants et pouvoir aller au-delà du programme, savoir être autonome, etc. « Même si j’avais parfois du mal à me motiver quand j’étais petite, j’avais compris que je travaillais pour moi et pas pour mes parents donc je faisais ce que j’avais à faire sans les avoir tout le temps derrière moi, je progressais à mon rythme. En arrivant en études supérieures j’étais déjà habituée à savoir ce que je devais faire sans qu’on me le dise ». L’autonomie couplée à l’absence de devoirs à la maison permettent dans le même temps d’avoir une vie extra-scolaire plus riche : « tu passes plus de temps avec ta famille, tes animaux, tu as plus de temps pour toi que tu ne perds pas dans les transports et les devoirs ». Un autre avantage, peu remis en cause, concerne l’évitement des problèmes que beaucoup subissent au collège comme le harcèlement, la dévalorisation de soi ou encore l’intégration de stéréotypes de genre. « Mes parents sont des gens ouverts et j’ai pu grandir sans les pressions liées à la recherche d’identité qu’on peut avoir à cet âge-là. On m’a aussi dit que puisque je n’avais pas connu les difficultés du collège, je n’avais pas pu être ‘’forgée’’. Mais celles et ceux qui me connaissent constatent bien que je ne suis pas une pauvre petite chose fragile, loin de là » confirme Chloé. Il est d’ailleurs assez évident de constater que les personnes harcelées au collège en tirent plus souvent des troubles psycho-sociaux divers qu’une réelle résistance à l’agressivité.

D’après les statistiques précédentes, la plupart des familles choisissent l’éducation à domicile en majorité pour éviter les problèmes récurrents du milieu scolaire traditionnel. Mais comment le pas est-il franchi ? Chloé raconte : « Je suis la deuxième enfant de mes parents. A un moment dans sa scolarité, ma grande sœur a dû rater quelques semaines d’école et ma mère lui faisait les cours à la maison. Quand elle lui a demandé si elle voulait retourner à l’école, elle a préféré continuer de cette manière, et ainsi de suite jusqu’en prépa. Quand j’ai eu l’âge d’aller à l’école, mes parents m’ont demandé ce que je préférais et j’ai tout de suite voulu aller en école à domicile. Ça m’a toujours plu et j’ai continué jusqu’en prépa aussi. Par la suite mon frère et ma sœur ont aussi eu leur mot à dire ». Bien que la raison conduisant à adopter ou non ce fonctionnement est propre à chaque famille, il est intéressant de remarquer que les enfants ont très souvent le choix de commencer, continuer, ou arrêter quand ils le désirent. L’éducation à domicile n’est d’ailleurs par toujours motivée par une hérédité des méthodes d’éducation, et peut tout aussi être privilégiée en raison de la situation familiale. Dans ce cas précis, des ressources d’aide sont disponibles aux nouveaux arrivants : « Au début, pour ma sœur, ma mère s’était mise à temps partiel et faisait les cours elle-même. Ensuite mes parents ont pris des cours privés par correspondance que l’on recevait régulièrement. Il y avait des échanges avec ces organismes, qui donnaient des conseils pour que tout se passe bien. On rencontrait aussi des familles pendant les séances d’évaluation officielles, avec qui on pouvait discuter des méthodes employées, rencontrer d’autres enfants qui ont le même parcours, … ». La façon dont s’organisent les journées sont également souvent sujettes à interrogations de part et d’autre. Chloé explique : « On avait un endroit chez nous pour travailler. Ça n’a pas toujours le même pendant toute notre scolarité mais c’était généralement, une chambre, un bureau ou ce qui était le plus pratique. On savait à quelle heure on devait commencer à travailler (mais ça ne m’empêchait pas de vouloir traîner au lit !) et on avait une liste par ma mère de ce qu’on devait travailler dans la journée. On apprenait les cours, on faisait les exercices, on travaillait nos contrôles corrigés qu’on recevait régulièrement. D’ailleurs les corrections de nos contrôles étaient très détaillées : on prenait le temps de nous réexpliquer parfois complètement des notions. On me dit répond souvent que je pouvais tricher, et effectivement je pouvais complètement si j’avais envie. Mais comme on travaillait pour nous, on savait que ça ne servait à rien et qu’on perdrait des chances de mieux comprendre quelque chose. Avec le temps on s’organisait de nous-même et on savait ce qu’on devait faire. On se prenait les mêmes vacances que les scolaires et on veillait bien à ne pas travailler pendant ce temps-là, histoire de bien séparer les périodes ». Passifs ou semi-passifs en éducation classique, les élèves en école à domicile sont actifs de leur éducation et de leur apprentissage. Une attitude qui permet de maintenir l’attention et de diminuer (sans toutefois éliminer) le risque d’ennui et de prendre en main sa formation, avec le gain évident que cela représente sur le développement de l’autonomie. On peut alors se demander pourquoi une part aussi importante de la population place ses enfants à l’école alors que l’éducation à domicile présente autant d’avantages. Outre l’aspect financier qui représente déjà un frein, une explication immédiate est celle de l’automatisme que « l’école obligatoire » représente qui conduit à placer ses enfants dans le circuit scolaire sans se poser de questions. Puis, quand vient la connaissance de l’existence d’autres méthodes d’éducation qui pourraient palier à certains problèmes rencontrés, il est naturel de persister dans la voie choisie initialement. C’est ce que l’on appelle la théorie de l’engagement : un mécanisme psychologique théorisé par les chercheurs Beauvois et Joule [2]. Un réflexe qui conduit à se fixer sur la décision que l’on a prise, dès lors que l’on s’y est engagé formellement, même si elle paraît moins avantageuse qu’une alternative.

Bien sûr, tout comme l’école, l’éducation à domicile comporte quelques inconvénients. On pourrait par exemple citer la difficulté de prendre part à des travaux pratiques en physique-chimie ou en SVT, ou encore l’absence de travaux de groupe, qui viennent mettre en pratique coopérative des notions théoriques. Un manque parfois partiellement traité par l’utilisation de vidéos, parfois pas du tout. De même, les exercices de langue à l’oral passent souvent par l’envoi d’enregistrements audio à l’organisme référent et la correction en retour. L’absence des ressources d’un établissement conduit donc à une faible variété de manières d’apprendre, ce qui peut représenter un relatif handicap pédagogique. Un autre désavantage concerne la motivation à travailler : « Il y a des jours où je n’avais vraiment pas envie de m’y mettre, où je ne faisais pas grand-chose. Dans ces cas-là je prenais du retard, mais j’arrivais toujours à le rattraper avant l’arrivée des échéances » admet Chloé. Des problèmes communs à toutes les personnes travaillant à domicile, même dans le milieu professionnel, comme les artistes ou les pigistes par exemple. Dans ces cas-là, l’auto-discipline est de rigueur pour surmonter ces baisses de motivation, comme cela peut arriver dans les établissements scolaires. Vient aussi la question de l’absence d’enseignant·e vers qui se tourner en cas de question : « Si tu ne comprends pas quelque chose, tu es un peu seul·e avec tes bouquins et Internet. Mais en plus de ça j’avais ma sœur, ma mère, je pouvais poser des questions aux profs par correspondance… Il y a toujours moyen de trouver une solution ». Même si l’asociabilité n’a pas lieu d’être une source d’inquiétude, le fait de ne pas connaître l’ambiance parfois positive d’une salle de classe et les groupes d’amis peut parfois peser. Un avantage de ces lieux d’éducation, bien qu’accessoire et non systématique, réside dans la tenue d’interventions pédagogiques par des intervant·e·s extérieur·e·s, généralement sur des sujets de société ou extra-scolaires. Il incombe alors aux parents de se charger (même si c’est en théorie leur rôle dans tous les cas) de la sensibilisation à des sujets comme la sécurité en ligne ou l’éducation sexuelle. Cette dernière brille de toutes façons par son absence quasi-totale dans les programmes de l’école au lycée, toutes formes d’éducation confondues. En plus du contenu des cours, un autre problème concerne le relatif manque de considération de l’état pour les éducations à domicile. Les procédures administratives sont bien plus compliquées lorsqu’il faut se raccrocher au système : « c’est un parcours peu reconnu par les académies donc c’est toujours la bataille pour s’inscrire aux examens ou pour trouver les informations à propos des épreuves spécifiques. Et après le bac ça peut être difficile de faire valoir ton dossier. Ma sœur a été refusé dans beaucoup de prépa qu’elle avait demandées alors qu’elle avait d’excellents résultats et 19 de moyenne au bac ».

Tout cela soulève également une question idéologique et politique sur les liens entre l’état et l’éducation des enfants. L’école est considérée comme un des socles de la République, un lieu qui permet de former les futur·e·s citoyennes et citoyens, d’unir un peuple sous des valeurs communes et de créer de la cohésion et de la stabilité. Un état de fait que rappelle souvent le ministre de l’Education Nationale qui parlait « d’école de la République », et qui encourageait vivement, sinon ordonnait, le retour des enfants dans les établissements scolaires dès la fin du confinement, sans plus d’inquiétude concernant les risques. Car il faut comprendre que l’école est également une institution de contrôle du peuple : le moyen pour l’état d’imposer une ligne de conduite, de s’assurer que dès le plus jeune âge on apprenne à se plier à une discipline institutionnelle avec son plein consentement. Il s’agit d’un lieu d’émancipation et d’apprentissage à l’esprit critique, certes, mais aussi d’un vecteur d’autorité. Et il n’est pas rare qu’un de ses deux aspects soit davantage mis en avant par rapport à l’autre. Ce n’est pas un hasard si lors du débat de la primaire de la droite de 2017, François Fillon (ancien premier ministre par ailleurs), définissait l’école comme le lieu « des fondamentaux, de l’autorité, de l’apprentissage du respect », quand l’actuel ministre parle « d’école de la confiance », sous-entendu envers la société, comme il le rappelle dans son discours lors du Congrès des départements de France. Le parcours scolaire public est donc bien un enjeu politique. L’école placée sous l’égide d’un gouvernement permet de contrôler ce qui est enseigné aux enfants, maîtriser les valeurs enseignées, tout en infusant une ligne idéologique à travers les programmes mais aussi dans le système scolaire lui-même. Par exemple, choisir de mettre en avant les grandes figures qui font la fierté de la France dans les cours d’Histoire plutôt que d’aborder les différentes luttes sociales a un sens et est loin d’être un choix anodin, tout comme inciter les élèves à suivre un parcours en lien avec leurs performances plutôt qu’avec leurs désirs en est un. Tout est politique, quoiqu’on en dise. Bien sûr, le parcours en établissement scolaire est bien plus que cela, c’est aussi l’occasion de se construire en tant que citoyen·ne, d’avoir l’assurance d’un apprentissage gratuit et accompagné, d’apprendre à s’émanciper. Mais si l’on reconnaît que l’école est aussi un moyen pour l’état de s’assurer de la transmission de certaines valeurs plutôt que d’autres, alors il est aisé de comprendre sa relative froideur vis-à-vis de l’éducation à domicile qui échappe à son influence. Un choix pédagogique qui permet de ne pas se soumettre totalement à une autorité, d’être bien plus autonome dans son instruction et sa construction politique, ne va nécessairement pas être soutenu par une institution souhaitant garder la mainmise sur ces aspects. On peut également voir cela, du point de vue de l’état, comme un exemple gênant d’instruction bien plus efficace que celle du système dont les mérites sont régulièrement vantés. D’où la difficulté de faire reconnaître un parcours comme celui-ci, l’absence d’aides publiques et la légère hostilité ressentie à travers l’annonce d’une hausse de la fréquence des contrôles pédagogiques, davantage un moyen de maintenir le spectre de l’autorité que de s’assurer d’un suivi d’éducation (qui ne montre pas de signe de déclin par ailleurs).

Bien que comportant des défauts comme tout type de pédagogie et uniquement accessible à partir d’un certain niveau de vie, l’enseignement en famille souffre logiquement de nombreuses idées reçues infondées et bien ancrées, du fait du peu de témoignages existant quant à ce parcours. Ainsi, bien loin d’être une pratique sectaire réservée à des adeptes d’un mode de vie marginal formant uniquement des monstres d’asociabilité, l’école à domicile est avant tout une autre façon de voir l’enseignement, en laissant davantage de latitude et de confiance aux concernés. Preuve de l’ouverture des organismes à populariser les bienfaits de leurs fonctionnements, le CNED a ouvert pendant la durée du confinement une page de conseils pour assurer la continuité pédagogique depuis son domicile [3].

Merci à Chloé pour son témoignage, sa disponibilité et sa patience.

Note : Cet article a été rédigé en prenant appui sur un unique témoignage, sans voix discordante. Le but était davantage de mettre en lumière une pratique invisibilisée plutôt que de vérifier son bienfait. La grande majorité des témoignages accessibles évoquent des expériences positives, au point que les retours négatifs, minoritaires dans une minorité, soient rares. Afin d’avoir un éventail plus large de retours d’expérience, une sélection d’autres témoignages est accessible ici :

- Faire ses deux dernières années de lycée en cours par correspondance : https://www.madmoizelle.com/cours-par-correspondance-temoignage-330497

- Témoignage croisé enfant/parent, avec une esquisse d’une alternative aux TP de classe : https://www.youtube.com/watch?v=TWvdfvmEx3U

- Une interview d’une éducation totalement autonome, en dehors d’un organisme https://www.youtube.com/watch?v=Sd_AvW_DFeU

Être et devenir, Un documentaire sur l’éducation déscolarisée, mentionné dans l’interview précédente : https://www.youtube.com/watch?v=tKO4BLhdlSI

[Article écrit durant l’année 2020 et initialement publié dans le journal “Le Poulpe enchaîné” de septembre 2020]

Références :

[1] D’après l’étude suivante https://laia-asso.fr/chiffres-etudes/

[2] Joule, R.-V. et Beauvois, J.-L. (1989), Une théorie psychosociale : la théorie de l’engagement, Recherche et Applications en Marketing, 4, 1, 79–90

[3] Le dispositif du CNED pendant le confinement : https://www.cned.fr/maclassealamaison/

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